Article paru dans Bilan, 21 février 2016

FABRICE STROBINO
Analyste chez Analyses & Développements Immobiliers

Remplis de boutiques de luxe, franchement, qui a encore envie d’y flâner ?

Gentiment, comme une gangrène, les lieux destinés à la population sont remplacés au coup par coup par de nouveaux commerces dont les premiers prix sont destinés à une clientèle très peu locale. Alors, les nouveaux lieux de rencontre sont les grands centres commerciaux périphériques qui ont compris que, pour garantir une certaine animation, il faut proposer des lieux de détente.

Mais, le problème, c’est que les grands centres sont peu attirants car ils se ressemblent tous et, franchement, en été, mieux vaut une belle terrasse. Celles du centre-ville sont d'ailleurs prises d'assaut.

Alors, quelle réponse trouver à cette désertification galopante ?

A Genève, les politiques ont tenté d’apporter une réponse sous la forme d’un règlement (PUS) qui ressemble davantage à une nationalisation du commerce qu’autre chose. Comme d’habitude, la réponse politique est inappropriée. Les commerces de luxe continuent de fleurir au centre-ville.

La réponse viendra peut-être directement des utilisateurs du centre-ville avec, justement, la mondialisation. Aujourd’hui, les modèles de la consommation traditionnelle sont en train de changer. Par exemple, la Fnac dont le modèle de business n’est plus à jour, doit licencier à terme plus de 10% de son personnel. Il ne serait même pas surprenant qu’elle ferme un ou plusieurs magasins. Alors, pourquoi UBS se lance-t-elle dans la construction d’un grand centre à l’image de celui de Confédération Centre, désuet et qui va subir un relooking important ?

Internet apporte la capacité d’arbitrer et de consommer au meilleur prix, les libraires l’ont bien compris lors de la dernière votation au sujet du prix du livre. Les grands acteurs du luxe rechignent à ouvrir des boutiques virtuelles, sachant que déjà le marché gris, bien que marginal, prend des parts de marché à leurs arcades.

Il faudra cependant encore du temps pour que le marché comprenne qu’un nouveau mode de consommation est en train de voir le jour et qu’il faut proposer des lieux conviviaux pour inciter les gens à se rendre à nouveau au centre-ville. La valse des commerces et les arcades qui restent vides sont les premiers signes d’un tassement des loyers et d’une correction. La suite pourrait être la réintroduction de lieux conviviaux, mais différents, à l'image des épiceries qui ont envahi les grandes surfaces après une extinction dans les années 70.

BIO

Diplômé de l'Institut d'études immobilières (IEI), Fabrice Strobino est architecte universitaire et chef de projets immobiliers chez Analyses & Développements Immobiliers depuis 2003.
Il a en outre suivi le cursus de l'AZEK pour les gérants de fortune.
Fort d'une expérience de plus de 4000 expertises pour de grandes banques, il est membre de l'Association des promoteurs et constructeurs genevois (APGC) et membre de la Chambre suisse des experts immobiliers (CEI).

http://www.bilan.ch/fabrice-strobino/limmobilier-ausculte/le-centre-ville-est-mort-vive-le-centre-ville

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